N° 130 | Automne 2024
Numéro dirigé par Matthieu Brun et Précila Rambhunjun
La Méditerranée et le Moyen-Orient constituent un arc de crises multiples, irrésolues et prolongées qui ressurgissent souvent avec une intensité dramatique. Crises de l’environnement et crises du politique sont fortement liées et leurs conséquences pèsent plus lourdement sur les populations les plus précaires ou les plus marginalisées. Elles révèlent les fragilités structurelles d’un espace sous contraintes. Les contributions invitent à penser les crises environnementales comme des révélateurs de crises politiques qui nécessitent de réviser les structures sociales, économiques et de gouvernance actuelles.
Il y a cinquante ans, à l’été 1974, l’île de Chypre s’est trouvée dans l’œil d’un cyclone dont les stigmates sont encore très présents, suite à l’intervention de l’armée turque, en réponse à la tentative de coup d’État par les ultranationalistes chypriotes grecs contre le président de la République de Chypre, Mgr Makarios. Cinquante ans après cette opération qui a conduit l’île à sa division, la revue Confluences Méditerranée a souhaité faire un retour sur cette île qui est aussi l’un des 27 États de l’Union européenne.
N° 128 – Printemps 2024
Dirigé par Elisabeth Longuenesse
Le présent numéro cherche à contribuer à la réflexion sur l’évolution des systèmes de santé au Moyen-Orient et dans l’espace méditerranéen, dans une perspective associant approches d’économie politique, de santé publique, et d’anthropologie. Se dessinent ici certaines préoccupations partagées, autour de la crise des systèmes de santé dans un contexte où se conjuguent les effets des situations de violence et de guerre et ceux des politiques de désengagement des États parallèlement au renforcement du rôle des organisations internationales, non-gouvernementales ou interétatiques, sans négliger le vécu des individus. Les systèmes de santé sont autant exposés aux injonctions des politiques néolibérales de rationalité et de rentabilité qu’à des évolutions sociales et culturelles majeures: les représentions liées au corps, à la santé, aux droits humains, à la façon dont les professionnels concernés répondent aux attentes des citoyens, et dont les acteurs collectifs s’organisent à cet effet.
N° 127 – Hiver 2024
Dirigé par Pierre Blanc
Ce numéro s’est assez fortement polarisé sur ce qui se passe en Israël et Palestine, qui est un tournant fait de tant de tourments. Pour autant, il n’a pas perdu de vue ce qui nous semblait être d’autres tournants et tourments. Si nous ne revenons que très peu sur les révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe, une large place est accordée aux évolutions des rapports stratégiques, au devenir de l’islam politique, aux évolutions des aspirations kurdes, mais aussi aux déchainements de l’état de la nature dont les effets sont d’autant plus graves que la nature de l’État est encore mal en point. Dans le tournant très inquiétant du changement climatique, les tourments de la tempête Daniel, qui a fait près de 20000 morts en Libye en septembre 2023, sont là pour nous rappeler cette évidence que la vulnérabilité, en particulier des plus pauvres, est aussi et surtout affaire de politique, en l’occurrence d’impéritie politique. Ceci démontre en creux l’urgence du politique comme réponse aux besoins des sociétés et aux menaces. C’est cette même urgence qu’appelle la question de la Palestine laissée depuis trop longtemps aux rapports de force et à la violence. Pour autant c’est encore, à court terme, le pire qui se déploie.
N° 126 – Automne 2023
Dirigé par Leïla Bourguiba
En 1998, de nombreux États affirmaient que les crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale ne sauraient rester impunis en ce qu’ils menacent la paix, la sécurité et le bien-être du monde. Les États parties au Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale affirmaient ainsi leur détermination à placer la justice au cœur des mécanismes de résolution des crises majeures. Pourtant si le développement de la justice pénale internationale constituait sans aucun doute une évolution majeure du droit international, répondant à l’aspiration de voir juger les auteurs des crimes les plus graves, les dernières années ont été particulièrement critiques à son endroit. Elles laissaient alors entrevoir un désintérêt grandissant ou une forme de lassitude face aux différents obstacles, essentiellement politiques. La guerre russo-ukrainienne semble opérer un point de bascule. En effet, on a pu constater la mobilisation rapide, coordonnée de nombreux États pour activer les leviers possibles de la justice pénale internationale avec une volonté claire de rationalisation des efforts. Peut-on espérer un renouveau généralisé des engagements internationaux envers la justice pénale internationale? Ce regain d’intérêt peut-il avoir un effet d’entrainement sur les enquêtes portant sur le Proche et Moyen-Orient? Est-il porté par les États de manière générale ou sélective, comment éviter le deux poids deux mesures? Finalement, les juges ne seraient-ils pas ceux qui sauveraient actuellement l’honneur de cette justice pénale internationale?
N° 125 – Été 2023
Dirigé par Jean-François Coustillière et Manon Moulin
Forte de sa situation géographique et de son dynamisme socio-politique, la Tunisie est et a longtemps été considérée comme un territoire stratégique au cœur du Maghreb central et de la Méditerranée. Axe de circulation méditerranéen majeur et pont entre l’Afrique et l’Europe, le pays a connu nombre d’occupations, de dominations et de migrations, forgeant ainsi une diversité culturelle et sociale. En 2011, l’insurrection populaire débouchera sur une transition politique tumultueuse qui demeure, à ce jour, tant autant complexe qu’instable. La situation politique tunisienne actuelle, si éloignée des espoirs de 2011, est doublée d’une crise économique sérieuse, avec des répercussions plus qu’inquiétantes sur la population.
En faisant un arrêt sur la situation transitoire de la Tunisie, c’est cet état de fait aux ressorts à la fois structurels et conjoncturels qu’il s’agit d’étudier dans ce numéro.
N° 124 – Printemps 2023
N°123 – Hiver 2022-2023
Dirigé par Chloé Berger
En moins d’une décennie, la Méditerranée est redevenue un espace de confrontation géostratégique, entre grandes puissances et promoteurs d’un ordre multipolaire, dont les pôles restent à définir. Affecté par des crises multiformes, cet espace, stratégique à de nombreux égards, n’a cessé de se transformer depuis la fin de la guerre froide.La nature «crisogène» de la région en fait un véritable laboratoire d’innovation et d’expérimentation des instruments de gestion de crise et des approches de stabilisation. Le pluralisme des initiatives y est tout autant source de convergences, conduisant à l’établissement de nouvelles relations d’alliance et de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée, que de frustrations et de rivalités.
N° 122 – Automne 2022
Dirigé par Agnès Levallois et Elyamine Settoul
Les armées et les services de sécurité ont joué et continuent de jouer un rôle central dans les États du Maghreb, du Proche et du Moyen-Orient. À l’exception notoire des monarchies de la péninsule arabique, ces institutions ont contribué à la prise de pouvoir des pays de la région (Algérie, Égypte, Syrie, Irak, Libye). L’objectif de ce numéro est donc de réfléchir et de s’interroger sur la place des forces armées dans ces différentes configurations nationales, sachant que, dans l’ensemble des pays de la zone allant du Maghreb au Moyen-Orient, tous les États ont en commun une part considérable de dépenses militaires dans leurs budgets, et ce même dans les pays qui connaissent des situations économiques tendues.
N°121 – Été 2022
Dirigé par Haoues Seniguer
Avec ce numéro, il est intéressant de voir comment les sciences sociales et humaines peuvent aiguiller et aiguiser les débats publics sur les racismes et antiracismes, pour nous aider à mieux en saisir les logiques internes et externes, mais elle-mêmes ne sont pas complètement immunisées contre la polémique, qui les gagne de l’intérieur. La polémique croît à mesure que le sujet se politise, et ce, par le concours d’une multiplicité d’acteurs, qu’ils soient issus de la société civile, militants antiracistes, ou des professionnels de la politique amenés à se prononcer, à un titre ou à un autre, sur le racisme et l’antiracisme, de façon consensuelle, conflictuelle, antagonique ou concurrentielle.
N° 120 – Printemps 2022
Dirigé par Matthieu Brun et Elen Lemaître-Curri.
Avec ce numéro 120, Confluences Méditerranée met le cap sur la mer et comble ce manque en rassemblant une grande diversité de contributions toutes dévolues à ce véritable « continent liquide ». Lorsque l’analyse géopolitique se penche sur la Méditerranée, décrite comme quasi fermée sur le plan physique mais aussi comme un espace de circulation civilisationnel, il s’agit souvent d’en considérer les contours et plus précisément les tensions sur les terres qui la bordent. Rarement la mer Méditerranée est analysée en tant que telle et pour ce qu’elle est : un lieu de convoitises, de frictions et de rapports de force mais aussi un espace de coopération et de liens entre une grande diversité d’acteurs.
N°119 – Hiver 2021
Dirigé par Dominique Vidal
Dans ce premier numéro consacré aux contradictions de la société israélienne, Gadi Algazi explique le passage du « socialisme » à l’ultra-capitalisme, dont Dominique Vidal analyse les records d’inégalités, Jacques Bendelac les succès et les limites du high-tech et Pierre Blanc les dimensions géopolitiques de l’agriculture. Jean-Paul Chagnollaud éclaire la contradiction entre démocratie et occupation. René Backmann évoque l’armée : au service de l’État ou de Dieu ? Sylvain Cypel analyse le rôle de la mémoire de la Shoah et de la Nakba. Nitzan Perelman documente la poussée du racisme. Dominique Vidal souligne l’aspiration désormais majoritaire à la laïcité. Jérôme Bourdon évoque un cinéma entre courage et alibi. Enfin Sylvain Cypel évoque le basculement du judaïsme américain.
N°118 – Automne 2021
Dirigé par Barah Mikaïl
Dix ans après l’éclosion de son « Printemps », la Libye peine toujours à voir le bout du tunnel. Les différentes phases qu’elle a connues ont mis en exergue de nombreuses logiques de division : politique, institutionnelle, idéologique, militaire ou encore économique, sur fond de rivalités de pouvoir. Les représentants politiques libyens ne sont pas exempts de responsabilités, et leurs profonds désaccords ont ouvert le champ à la projection d’ambitions étrangères sur le territoire libyen. Ce numéro explore et explique plusieurs de ces logiques, et fait le point sur les principales raisons de la déroute du processus révolutionnaire libyen.
N° 117 – Été 2021
Dirigé par Dima Alsajdeya, François Ceccaldi, Emilio Dabed
Ce numéro analyse les sources, les pratiques et les mécanismes du pouvoir – ou des pouvoirs -, ainsi que leur rôle et leurs dimensions symboliques dans la Palestine d’aujourd’hui. Les contributions montrent que le pouvoir et la résistance à la domination politique ne sont jamais confinés aux élites, aux structures institutionnelles et aux élections, mais qu’ils sont aussi mis en œuvre dans des domaines et des formes complexes et multiples. Les contributeurs tentent de comprendre quels sont les mécanismes par lesquels le pouvoir s’exerce et s’exprime.
N° 116 – printemps 2021
Dirigé par Adel Bakawan
Ce numéro, le premier de la revue Confluences Méditerranée destiné à l’Irak, vise à faire une certaine lumière sur un pays qui n’a jamais réussi à s’inventer par lui-même après avoir été inventé par d’autres. Au sommaire notamment : Le mandat britannique en Irak (1920-1932), péché originel de la division ? ; The role of political parties in the process of national integration in Iraq ; Le nouvel État irakien de 2003 et le piège du communautarisme ; Le quotidien des yézidis du Sinjar : une histoire politique ; Les relations turco-irakiennes : de l’inconstance au ménage à trois ; L’enjeu des énergies renouvelables pour l’avenir de l’Irak.
N°115 – hiver 2020
Dix ans déjà que de Tunis au Caire, de Benghazi à Deraa, de Manama à Sanaa, des soulèvements se sont produits, avec une soudaineté et une vigueur telles que des pouvoirs ont vacillé et que certains ont même été emportés. Les 22 pays arabes n’ont cependant pas tous connu cette secousse. D’aucuns ont vite désamorcé des mouvements contestataires moins vigoureux, tandis que d’autres sont restés aux marges du mouvement. Cette différenciation processuelle est sans doute riche d’enseignements en termes de causalités. De même, le devenir des révolutions nous permet-il de décrypter des différences d’un espace à l’autre. La diversité de ce vaste mouvement contestataire et ses suites montrent donc, s’il en était besoin, combien le monde arabe échappe à tout réductionnisme.
N°114 – Automne 2020
Dirigé par Haoues Séniguer.
Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ne sont certainement pas des sociétés figées, condamnées en quelque sorte définitivement aux conservatismes de toutes sortes. La forme et la nature des États ne disent pas tout des sociétés sur lesquelles s’exercent leurs pouvoirs. Cette image d’Épinal (la passivité ou résignation supposée des Arabes face à la tyrannie du Prince) a été sérieusement battue en brèche, sans disparaître complètement, depuis la période révolutionnaire de 2010-2011. Ces sociétés, aux histoires multiples, aussi proches que lointaines les unes des autres, sont au contraire marquées par une profonde vitalité sociale, culturelle et intellectuelle, des aspirations à la liberté et à la justice sociale constantes, en dépit des nombreuses vicissitudes et incertitudes politico-économiques qui les affectent. En effet, elles connaissent toutes, sous des formes diverses, des spasmes, heureux ou plus malheureux, dans des régimes qui oscillent entre dispositifs institutionnels semi-autoritaires/semi-démocratiques, réflexes néo-autoritaristes (Maroc et Algérie), percées ou lueurs démocratiques (Maroc et Algérie), et solidification d’institutions démocratiquement élues comme en Tunisie.
N°113 – Été 2020
Dirigé par Clément Therme et Mohammed-Reza Djalili.
Depuis la Révolution islamique de 1979, l’Iran est toujours présenté comme étant à la croisée des chemins. Peu de recherches sur l’Iran contemporain privilégient le temps long pour comprendre ses paradoxes et ses contradictions internes et externes. Ce recueil d’articles propose de nouvelles perspectives sur la trajectoire historique originale de l’Iran qui n’a jamais été colonisé directement par l’Occident. De la fixation ancienne des frontières au nucléaire aujourd’hui, ce numéro propose un tour d’horizon des problématiques iraniennes souvent en lien avec les dimensions régionales. Les dimensions internationales sont aussi évoquées avec une focalisation sur les relations avec Washington, Moscou, Paris et Pékin.
N°112 – Printemps 2020
Dossier dirigé par Roula Abi Habib Khoury et Dima de Clerck.
Il aura suffi de l’annonce par le gouvernement d’une taxe sur l’application de messagerie WhatsApp pour qu’éclate un mouvement de contestation populaire inédit dans l’histoire du Liban contemporain. En ce 17 octobre 2019, trente années après l’accord de Taëf, censé mettre un terme à la Guerre du Liban et permettre au pays exsangue de renaître de ses cendres, une limite est franchie. Il va sans dire que ce ras-le-bol cache un mal plus profond. Celui-ci prend racine dans les graves dysfonctionnements qui sévissent depuis la fin des hostilités armées en 1990 et l’installation de la tutelle syrienne. La fin de cette dernière, suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, laisse la place à une crise de pouvoir et à une paralysie politique nées des rivalités inter et intra-communautaires sur fond de corruption généralisée et institutionnalisée (y compris au sein du pouvoir judiciaire), de clientélisme et d’impunité qui ont marqué les années 1992-2005.
N°111 – Hiver 2019-2020
Dossier dirigé par Amin Allal, Michele Scala et Élisabeth Longuenesse.
Du Maroc à la Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, la Grèce, l’Italie, le Liban ou la Jordanie, le renouvellement des formes de protestation, plus ou moins directement liées au travail, est désormais un constat transméditerranéen. Dans ces situations contrastées on retrouve le même processus d’affaiblissement des syndicats et de fragilisation du rapport salarial et des protections sociales qui l’accompagnaient. D’un côté, la part de la grande industrie s’est réduite au profit du secteurs des services, y compris des services à la personne, de l’autre, l’individualisation des tâches, le développement de la sous-traitance et les délocalisations, ont permis de contourner les contraintes associées à la norme salariale. La financiarisation de l’économie mondiale a ainsi entraîné un double mouvement de marchandisation accélérée des rapports humains et de pression accrue sur une force de travail cantonnée de façon croissante à des fonctions de service.
N°110 – Automne 2019
Dossier dirigé par Pierre Blanc.
La Jordanie est l’un des pays du Moyen-Orient les moins mis sous la lucarne médiatique : la stabilité éloigne l’attention du journaliste. Confluences Méditerranée interroge dans ce numéro cette apparente stabilité. À travers des thématiques politiques, économico-sociales, territoriales et géopolitiques, les articles révèlent finalement que ce qui se dégage n’est qu’une stabilité de façade.
N° 109 – Été 2019
Dossier dirigé par Saïd Belguidoum et Farida Souiah
Initié à l’automne 2013 par le Président chinois Xi Jinping, le mégaprojet OBOR (« One belt, One road »), devenu la BRI (Belt and Road Initiative) avec pour objectif la promotion des relations transcontinentales à une ampleur inédite, suscite bien des attentions et des spéculations. Avec l’annonce de la BRI, la présence de la Chine dans le monde prend un nouvel essor. Ce qui était une hypothèse se confirme : les routes de la soie renaissent.
N° 108 – Printemps 2019
Dossier dirigé par Matthieu Brun
L’agriculture n’est en effet pas un secteur économique comme les autres. Elle est une activité mais aussi un mode de vie en relation avec des dynamiques sociales, culturelles, démographiques, environnementales et politiques. Bien qu’elle soit en déclin dans sa contribution au Produit intérieur brut et à la croissance économique, elle demeure dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée pourvoyeuse d’emplois, de revenus mais aussi de stabilité.
N° 107 – Hiver 2018
Dossier dirigé par Yohanan Benhaim, Ugur Kaya et Dilek Yankaya.
Depuis 2010 une personnification progressive du pouvoir en la personne du président Recep Tayyip Erdogan a alimenté le débat sur la présidentialisation du régime politique, qui a été approuvée par le référendum en avril 2017 et est entrée en vigueur suite aux élections du 24 juin dernier. Cette dynamique de centralisation du pouvoir autour de l’exécutif n’est possible qu’avec un renouvellement des acteurs participant à la prise de décision. La présidentialisation du régime accompagne une dynamique de centralisation autoritaire plus que jamais dépendante des alliances et partenariat forgées avec des acteurs partisans, institutionnels ou privés.
N° 106 – Automne 2018
Dossier dirigé par Haoues Seniguer
La question du traitement réservé à l’islam et aux musulmans, et celle de savoir s’il doit être différent – et en quoi – de celui réservé aux autres confessions, appelle d’abord une réflexion historique, exige aussi de faire appel à plusieurs disciplines, dont bien sûr le droit. Les études sur l’islam, et celles sur l’islam et les musulmans de France en particulier sont certes nombreuses, et une nouvelle étude n’aurait pas grand intérêt si elle ne portait pas sur cette interrogation centrale : en quoi l’islam et les musulmans poseraient-ils un problème essentiel et appelleraient-ils un traitement spécifique ?
N° 105 – Été 2018
Dossier dirigé par Jacques Huntzinger
Ce numéro est consacré à la thématique de l’avenir du Moyen-Orient sous l’angle des États-nations, des communautés et des minorités. Cette réflexion est la reprise des travaux du colloque de mars 2018 dans le cadre du partenariat avec le Collège des Bernardins et l’iReMMO, lequel avait déjà, au moment de l’apogée de Daech en 2016, conduit à une réflexion sur « le monde arabe entre rupture et renaissance ».
N°104 – Printemps 2018
Dossier dirigé par Erik Burgos et Clément Therme
La Russie est-elle devenue la nouvelle puissance pivot du Moyen-Orient ? Ce numéro spécial entend apporter de nouvelles contributions aux débats suscités par le retour de la Russie dans l’espace moyen-oriental. Au sommaire notamment : La Russie : une puissance indépendante au Moyen-Orient ; La rivalité russo-américaine en Syrie : une nouvelle guerre froide ? ; Russie – pétromonarchies du Golfe : de la tempête à l’accalmie ; La politique étrangère russe au Maghreb : entre commerce et sécurité ; Des céréales russes au menu géopolitique du Moyen-Orient…
N°103 – Hiver 2017
Dossier dirigé par Valérie Pouzol
Le Moyen-Orient est plus que jamais une région ébranlée par la guerre. Les femmes ne sont pas uniquement des victimes de guerre : elles sont aussi parfois engagées dans les combats et dans la résistance armée. Au sommaire, entre autres, de ce numéro : Fragmentation de l’Irak et droits des femmes ; Le genre dans l’« Intifada des couteaux » ; Les femmes dans la littérature et la pensée djihadiste ; Résistances des mouvements féministes en Turquie face à la violence extrême de guerre…
N°102 – Automne 2017
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
Un des paradoxes majeurs du terrorisme réside dans l’écart abyssal existant entre les logiques de des modalités d’action, toujours à peu près les mêmes à travers le temps et l’espace, et ses racines sociologiques multiples et changeantes selon les séquences historiques dans lesquelles il fait irruption. L’acte terroriste s’inscrit toujours dans une logique spécifique qui n’est jamais irrationnelle même si elle peut apparaître comme telle. Il instrumentalise des victimes innocentes pour faire pression sur un adversaire qui est en fait la véritable cible dans une situation conflictuelle où les auteurs se trouent engagés. Tout se passe comme si la relation à deux (terroriste et victime) se métamorphosait en un « triangle terroriste-victime-cible »
N°101 été – 2017
Dossier dirigé par Karine Bennafla
Ce numéro revient sur la crise des frontières d’État amorcée avec la vague de contestation populaire arabe en 2011 et la multiplication des conflits qui a suivi, à l’origine d’un processus de dislocation territoriale ou tout au moins d’une déstabilisation généralisée des bordures territoriales. Ce tournant frontalier au Maghreb et au Moyen-Orient avait été brièvement abordé lors d’un numéro de Confluences Méditerranée en 2015 intitulé « Crises sans frontières ». L’article pointait les processus de dé/re-territorialisation à l’œuvre dans une région aux contours élargis sous l’effet des guerres, des multiples interventions des armées étrangères ou de mercenaires, des mouvements de réfugiés, mais aussi avec la diffusion d’une nouvelle idéologie, à forte résonance spatiale, par le groupe autoproclamé État islamique (Daech). Cette idéologie était perceptible à travers l’annonce de la restauration du califat en juin 2014 et le refus explicite des frontières « coloniales » instaurées par les accords Sykes-Picot (1916)
N°100 – Printemps 2016-2017
Dossier dirigé par Pierre Blanc
25 ans. Une génération. C’est aussi l’âge de Confluences Méditerranée. Nous sommes heureux de cette aventure partagée, stimulante et durable. En 25 ans, la revue n’a jamais manqué une sortie trimestrielle. Avec le présent numéro, nous en sommes donc rendus au centième. Le premier fut publié à la fin 1991, c’est-à-dire à un tournant historique pour le monde et la région : celui de la fin de la guerre froide et du début des négociations de Madrid entre Israéliens et Arabes qui pouvaient permettre d’envisager un avenir meilleur. 25 ans après, nous avons voulu consacrer le numéro 100 au bilan de cette période.
N°99 – Hiver 2016-2017
Dossier dirigé par Elisabeth Longuenesse et Laura Ruiz de Elvira
Après 5 ans d’un conflit qui avait commencé comme un soulèvement pacifique avant d’entraîner le pays dans la spirale d’une violence incontrôlée, la Syrie, son peuple, sa société, apparaissent aujourd’hui dans un état de fragmentation et de délitement extrêmes. En effet, plus de la moitié des Syriens ont été chassés de leurs maisons par la répression et les bombardements du régime de Bachar al-Assad, et plus récemment, par la violence des groupes jihadistes et les frappes russes et occidentales. Ils sont probablement au moins 6 millions à avoir quitté le pays pour se réfugier principalement dans les pays voisins, tandis qu’un certain nombre a réussi à rejoindre l’Europe après un périple autant dangereux qu’épuisant.
N°98 – Automne 2016
Dossier dirigé par Robin Beaumont et Xavier Guignard
Longtemps délaissés par les sciences sociales, les partis politiques dans le monde arabe suscitent depuis quelques années un regain d’intérêt. Vingt ans après un travail coordonné par Pierre-Robert Baduel sur le Maghreb dans la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée (1996), dix ans après un numéro dirigé par Myriam Catusse dans la même revue sur le Machrek (2006) il semble que l’appel à un renouveau de l’approche du fait partisan ait été entendu. Ce numéro de Confluences Méditerranée se propose de présenter quelques- uns de ces récents travaux, pour certains encore inédits, et, adoptant une perspective comparatiste, d’explorer avec eux les pistes qu’ils ouvrent quant aux recompositions politiques dans la région. En rassemblant ses auteurs autour d’un même objet, d’une même séquence historique et d’une même approche, ce numéro entend ainsi souligner l’intérêt du parti à la fois comme lieu d’observation privilégié des transformations socio-politiques que connaît le monde arabe depuis 2011, et des partisans comme acteurs de ces recompositions.
N°97 – Printemps-Été 2016
Dossier dirigé par Agnès Levallois et Clément Therme
Le 3 janvier 2016, la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Riyad est le résultat d’une dégradation continue des relations irano-saoudiennes à la suite des soulèvements arabes de 2011. Si la dimension locale des conflits reste primordiale pour comprendre les causes de l’affaiblissement des Etats dans le monde arabe, force est de constater que l’implication de l’Iran et de l’Arabie Saoudite dans les conflits au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban est désormais un paramètre majeur. Il s’agit en premier lieu d’une instrumentalisation des tensions sectaires par ces Etats qu’elle soit voulue (comme dans le cas de Riyad) ou qu’elle soit subie (comme le montre la politique étrangère iranienne). Cependant, si la variable sectaire est désormais incontournable, elle n’est pas la seule grille de lecture nécessaire pour comprendre les turbulences régionales.
N° 96 – Hiver 2015- 2016
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
La conduite de la politique étrangère est un exercice d’une grande complexité sans doute davantage encore lorsqu’il s’agit d’une région aussi tourmentée que le Moyen-Orient aujourd’hui. Pour l’appréhender il faut analyser une multiplicité d’élé- ments qui interagissent les uns avec les autres. D’abord les centres de décision. Sous la Ve république tout paraît simple puisque tout doit remonter au chef de l’Etat qui, en dernière instance, décide. En réalité, ce serait sous-estimer le poids des autres institutions impliquées dans l’élaboration de la politique étrangère : le Quai d’Orsay, le ministère de la Défense et même, pour certains dossiers, celui de l’Intérieur, sans oublier Matignon. Au sein de ces institutions comme à l’Elysée, il faut alors tenir compte des affinités politiques et idéologiques entre les hauts fonctionnaires qui tiennent les postes clés et veulent être en situation d’infléchir les décisions majeures.
N° 95 – Automne 2015
Dossier dirigé par Robert Bistolfi et Haoues Seniguer
Le dossier central de ce numéro de « Confluences Méditerranée » venait d’être bouclé lorsque les terribles attentats terroristes du 13 novembre 2015 ont provoqué horreur et stupeur. Malgré la profonde rupture qu’ils ont introduite dans le cours de notre monde, le titre et le contenu du dossier ont été maintenus tels quels. Divers, et parfois divergents aussi, les textes proposés ne prétendent pas fournir un tableau exhaustif des dynamiques de ou autour de l’islam de France, mais simplement apporter des éléments d’analyse au travail de la raison. C’est cette raison qui – après les émotions déstabilisantes du moment – devra s’attacher à éclaircir l’avenir. Chacun sent bien que l’on entre dans une période de dangers sans pareils, où l’histoire que l’on avait voulu croire apaisée, a repris sa marche incertaine dans le bruit et la fureur.
N° 94 – Été 2015
Dossier dirigé par Pierre Blanc
Souvent il nous faut revenir à la source des mots pour en retrouver la richesse perdue. Leur usage sur les temps longs les a souvent défigurés voire amputés d’un de leur sens. Le mot crise que nous avons choisi pour ce dossier illustre cette tendance au délavage de leur contenu. En latin médiéval, le terme crisis signifie un assaut de la nature ou la manifestation violente d’une maladie. Mais si l’on parcourt un peu plus les chemins de l’histoire, on y découvre que krisis, en grec, signifiait jugement ou décision. Quand il est ici question de crises sans frontières, c’est bien en référence à ce double sens qu’il a été choisi. Il fait allusion à la violence qui se déploie sous nos yeux tout comme à ce moment de décision – peut-être – ou au moins de jugement que son autre sens évoque.
N° 93- Printemps 2015
Dossier dirigé par Milena Doytcheva
Les populations romani sont celles identifiées aussi, selon leurs origines et pays d’implantation, comme Gitans, Manouches, Sinti, Roms. En 1971, le premier « Congrès mondial » réuni à Londres érige l’appellation « Rom » en identification commune et en théorie générique pour l’ensemble de ces collectivités. Après avoir été longtemps perçu comme péjoratif, l’ethnonyme Tsigane connaît également une renaissance à partir des années 1960. Malgré ces processus récents de redéfinition, orientés vers l’idée d’une identité commune, les situations locales sont celles d’une grande diversité. Comment les dynamiques migratoires enclenchées depuis l’Europe de l’Est ont-elles pu ou non servir de catalyseur dans la période récente à ces logiques de remaniement identitaire ? – donnant lieu de manière différentielle dans l’espace et dans le temps à des processus de contrôle et de coercition, de mise à l’écart, de racialisation, ou encore d’inclusion revendiquée.
N° 92 Hiver 2014 – 2015
Dossier dirigé par Elisabeth Longuenesse
20 ans après la fin d’une guerre civile de 15 ans (1975-1990), 10 ans après le départ de l’armée syrienne, qui avait mis le pays en coup réglée, le Liban est confronté depuis près de quatre ans à une nouvelle épreuve qu’aucun Libanais n’aurait pu imaginer. C’est aujourd’hui le tour de son grand voisin d’être déchiré par un conflit atroce, qui avait pourtant démarré comme un soulèvement populaire non violent, tandis que la population syrienne fuit la répression, les bombardements, la crise économique, en se réfugiant dans les pays voisins. La présence de plus d’un million de réfugiés, équivalent au quart de la population résidente du Liban en 2011, bouleverse de fond en comble un équilibre social et politique déjà précaire. Derrière l’image d’un capitalisme clinquant, d’une société de consommation débridée, d’une vie culturelle particulièrement dynamique, le délabrement des services publics, le creusement des écarts sociaux, la multiplication des poches de pauvreté, sont à l’origine d’une combinaison étonnante de résistances civiles et de violences incontrôlées. La façon dont la « crise des réfugiés » est gérée est à l’image des contradictions du pays.
N° 91 Automne 2014
La question de l’énergie constitue depuis presque toujours un enjeu majeur pour la Méditerranée et son voisinage immédiat, le Moyen-Orient. Or, la crise économique mondiale puis les révoltes arabes semblent avoir provisoirement relégué au second plan les préoccupations environnementales et surtout énergétiques, les deux dossiers étant par ailleurs de plus en plus étroitement imbri- qués. La Méditerranée et son prolongement proche et moyen oriental restent, pour le moment, au cœur de la production du principal combustible mondial, le pétrole, tout en possédant des réserves considérables en gaz. D’où l’intérêt de s’interroger sur un certain nombre d’évolutions susceptibles d’affecter cet espace géographique à travers cet enjeu si stratégique qu’est l’énergie qui est aussi politique, économique et environnemental. Il est sûr que, sur ce dernier plan, l’engagement qui s’annonce en matière de lutte contre le changement climatique passera par une redéfinition du mix énergétique.
N° 90 Été 2014
Dossier dirigé par Karine Bennafla et Sébastien Abis
Si l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, d’une part, et l’Afrique subsaharienne d’autre part font chacune l’objet d’une littérature abondante, force est de constater que les relations entre ces deux aires régionales constituent, elles, un thème peu exploré et peu analysé . Cet « angle mort », ou du moins délaissé, de la recherche peut paraître étonnant. Et sans aucun doute regrettable car des dynamiques politiques, économiques, diplomatiques et militaires s’y déploient pour le meilleur et pour le pire.
N° 89 Printemps 2014
Dossier dirigé par Barah Mikaïl
Parler de la Syrie, c’est penser en premier lieu aux drames qui y sévissent. La catastrophe humanitaire provoquée par la guerre atroce qui tient le pays depuis maintenant plus de trois ans est sans précédent régional. Plus de 150 000 morts, 2,5 millions de réfugiés, 6,5 millions de déplacés, et la liste s’allonge jour après jour. Qui plus est, l’ampleur de la destruction des infrastructures de la Syrie provoquée par les lourds affrontements sévissant entre le régime et ses opposants armés indique aussi que le pays aura besoin de temps pour se relever une fois que cette guerre sera derrière nous.
N° 88 Hiver 2013-2014
Dossier dirigé par Clément Therme
Ce remarquable numéro spécial de Confluences Méditerranée met en lumière la vitalité de la recherche et de l’analyse consacrées à l’Iran. Ceci apparaît dans la variété des thématiques abordées, et dans la variété des parcours de leurs auteurs : si beaucoup appartiennent, comme il est naturel, au monde universitaire, d’autres viennent de la diplomatie, du journalisme, ou encore de la vie politique. Chacun, à sa façon, apporte à cet ouvrage sa connaissance intime du monde iranien et de son environnement. Les études présentées offrent donc la qualité unique de travaux irrigués d’expériences vécues.
N° 87 Automne 2013
Dossier dirigé par Sylviane de Wangen et Pedro Vianna
La mer Méditerranée est parsemée d’îles appartenant pour la plupart d’entre elles à l’Union européenne, soit en tant qu’État membre (Malte et Chypre), soit en tant que partie insulaire d’un État membre. L’une d’elles, Lampedusa, italienne, est plus proche de la Tunisie et de la Libye que de l’Italie. Cette proximité fait de Lampedusa l’un des terminus des routes maritimes empruntées par les migrants pour atteindre les rivages de l’Union européenne. Ces routes varient au gré de divers facteurs, dont les actions répressives menées par les pays européens, qui ont pour effet de déplacer les voies de passage du Sud vers le Nord, les « filières » de passage – qu’elles soient solidement structurées et contrôlées par des maffias ou qu’elles soient plutôt « artisanales », éphémères et de « proximité » – s’adaptant aux circonstances.
N° 86 Été 2013
Dossier dirigé par Pierre Blanc
La question de la Palestine est de retour dans l’agenda politique américain. Il s’effectue vingt ans après la signature des accords d’Oslo qui, pour la première fois depuis la guerre des Six jours, avaient semblé ouvrir des perspectives de règlement dans un conflit si central pour les relations internationales. L’entrée dans le processus de paix avait d’abord permis une reconnaissance mutuelle des deux protagonistes ; puis deux ans après, l’accord d’Oslo II avait mis en place un modus vivendi intérimaire dans la perspective d’un règlement définitif qui devait échoir en 1999. Deux décennies après, on attend toujours la suite. Les deux protagonistes de l’accord sont décédés, l’un assassiné par un extrémiste sioniste, l’autre mort dans des conditions qui demeurent encore à clarifier.
N° 85 Printemps 2013
Dossier dirigé par Karine Bennafla
Villes et citadins constituent un thème d’étude majeur de la région arabe comme le montrent l’ancienneté, la diversité et l’abondance des écrits sur le sujet. Aire de civilisation urbaine multiséculaire, voire multimillénaire, la région est large- ment scrutée depuis ses cités. Celles-ci abritent aujourd’hui environ 180 millions de citadins (soit un taux d’urbanisation proche de 60 %) selon le rapport onusien sur le développement dans les pays arabes (2009). Certes, la définition de l’urbain varie d’un pays à l’autre et l’écart est grand entre les émirats pétroliers du Golfe qui détiennent des taux d’urbanisation record (89 % à Bahreïn, 96 % à Qatar ou 98 % à Koweït) et des pays encore marqués par l’ampleur du fait rural (Maroc, Egypte, Yémen).
N° 84 Hiver 2012-2013
Dossier dirigé par Agnès Levallois
De quoi Qatar est-il le nom ? Cette réflexion revient comme un leitmotiv depuis des mois tant les interrogations sont grandes sur les visées de ce petit émirat de la péninsule arabique qui joue dans la « cour des grands » aussi bien sur les plans diplomatique, financier, culturel, médiatique, religieux que sportif.La finalité de ce dossier est de mieux comprendre ses ambitions en traitant d’aspects moins connus que ceux ayant trait au rôle d’Al-Jazeera ou de sa politique étrangère qui sont régulièrement analysés surtout depuis le déclenchement des mouvements de contestation dans le monde arabe il y a deux ans. On comprend à travers le processus de formation de cet État sa volonté de se démarquer des deux voisins encombrants que sont l’Arabie saoudite et l’Iran et de pouvoir exister en tant que tel sur la scène non seulement régionale mais internationale.
N° 83 Automne 2012
Dossier dirigé par Bastien Alex et Didier Billion
Des premières conquêtes de l’Empire ottoman qui l’ont hissé au rang de véritable puissance européenne jusqu’au déclin du XIXe siècle qui ont conduit certains acteurs à le qualifier d’« homme malade de l’Europe », de la fondation de la république à l’affirmation du statut de puissance régionale membre du G20, ce sont ainsi plusieurs séquences qui ont rythmé la transformation de la Turquie et la construction de son identité. Si l’héritage de ces dynamiques se retrouve aujourd’hui, il semble nécessiter une (re)mise en perspective historique afin de proposer les clés de compréhension indispensables au décryptage de l’avenir du pays.
N° 82 été 2012
Dossier dirigé par Sarah ben Nefissa
Suite aux révolutions de l’année 2011, les Tunisiens et les Égyptiens sont passés aux urnes. L’article propose d’inscrire l’analyse de ces premières élections dans le cadre des caractéristiques des trajectoires transitionnelles des deux pays. Il met en exergue la différence des logiques politiques à la base des victoires électorales islamistes dans les deux pays. Si la rupture avec le passé est une dimension fondamentale du vote pour Ennahda, en Égypte la victoire islamiste aux élections législatives a emprunté une dimension légitimiste à cause du rapprochement entre la direction de l’armée et la direction des Frères Musulmans. Cela n’a plus été le cas pour les élections présidentielles. L’article propose des hypothèses pour comprendre le score relativement faible de Mohamed Morsi au premier tour des élections présidentielles.
N° 81 Printemps 2012
Dossier dirigé par Sid Ahmed Souiah
L’Algérie fête cette année les 50 ans de son indépendance, une occasion pour revenir sur son parcours à la fois politique, économique et culturel. C’est l’objectif recherché par la revue « Confluences Méditerranée » à travers ce numéro consacré à « L’Algérie, 50 ans après ». De nombreux auteurs ont accepté d’y contribuer pour livrer leurs analyses sur des thématiques suffisamment diversifiées pour que le lecteur puisse avoir une vue d’ensemble. En tant que coordonnateur du numéro, ma contribution présente les différents apports et élargit le champ d’analyse : la politique étrangère, le système éducatif et l’arabisation, les récentes élections législatives sont ainsi abordés.