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Gaza : sous le feu des « attaques préventives »

Des frappes israéliennes à destination du Jihad islamique ont été de nouveau perpétrées dans la bande de Gaza au mois d’août et ont spécialement attiré l’attention de la communauté internationale pour le désastre causé par une opération qualifiée de « préventive » par l’Etat hébreu.

Jean-Paul Chagnollaud, Président de l’IREMMO, Amélie Ferey et Dima Alsajdeya, membre du conseil d’administration de l’iReMMO étaient sur France Culture pour évoquer cette opération israélienne et ses conséquences.

C’était en plein cœur de l’été, le 5 août dernier, que l’armée israélienne a déclenché une nouvelle intervention militaire dans la bande de Gaza. Baptisée « opération Aurore », l’offensive n’a duré que trois jours mais son bilan est le plus meurtrier depuis les violents affrontements du printemps 2021. 44 personnes, dont une quinzaine d’enfants, y ont trouvé la mort. Si les affrontements sont réguliers entre les organisations armées de Gaza et l’Etat hébreu, cette opération a marqué les esprits par sa nature : il s’agissait en effet selon l’armée israélienne de frappes dites “préventives” destinées à déjouer une menace considérée comme imminente contre le sud du pays.

Plutôt que de neutraliser la menace, cette opération ne risque-t-elle pas d’aggraver les tensions entre israéliens et palestiniens ? Quelles conséquences politiques en Israël dans un contexte de forte instabilité politique et alors que le pays se prépare à de nouvelles élections en novembre ? Enfin que pèse le Jihad Islamique et pourquoi le Hamas semble être resté en retrait des derniers affrontements ?

Pour répondre à ces questions, Florian Delorme reçoit Amélie Ferey, coordinatrice du Laboratoire de Recherche sur la Défense (LRD) au Centre des Études de Sécurité de l’Ifri et autrice de Assassinats ciblés : critique du libéralisme armé en Israël et aux États-Unis (CNRS éditions, 2020) ainsi que Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, directeur de la revue Confluences Méditerranée et co-auteur de Le rendez-vous manqué des peuples : de l’échec des révolutions populaires aux dérives populistes (Autrement, 2022).

A propos de la légalité des frappes « préventives » israéliennes et la signification de cette appellation, Amélie Ferey explique qu’ « Israël est en effet condamné pour ses manquements au droit international et en même temps l’armée israélienne a un discours extrêmement important et fertile en matière de droit international et essaie de promouvoir d’autres interprétations de ce droit international, et en particulier celui des conflits armés. »

« On parle toujours de la sécurité d’Israël, à juste titre, mais il faut aussi parler de la sécurité palestinienne. » note Jean-Paul Chagnollaud.

Le 7 août, trois jours après le lancement de l’opération Aurore sur la bande de Gaza, un cessez-le-feu était conclu entre Israël et les organisations palestiniennes de la bande de Gaza. Une trêve proposée et orchestrée par l’Egypte qui assure depuis de nombreuses années un rôle crucial de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. Si l’arrêt des hostilités a été bien accueilli les causes à l’origine des tensions sont loin d’être résolues. En quoi consiste vraiment ce rôle de médiation de l’Egypte ? Quelles sont ses relations avec chacune des parties et que peut-elle obtenir au-delà de fragiles cessez-le-feu ?

Avec Dima Alsajdeya, chercheuse à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France.

« La médiation égyptienne a des fonctions et des intérêts politiques, économiques et mêmes sécuritaires. L’Egypte n’intervient pas uniquement en cas de conflit ou d’escalade. », analyse Dima Alsajdeya.

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La Tunisie : effet domino ou effet repoussoir ?

Bichara Khader, 2 février 2011
Depuis quelques semaines, les immolations ou les tentatives d’immolation se multiplient dans le monde arabe, du Yémen dans la Péninsule arabique à l’Est à la Mauritanie à l’Ouest. On connaissait déjà le phénomène « kamikaze » par lequel quelqu’un se donne la mort en tuant. Mais l’immolation de protestation est un phénomène inédit dans les pays arabes. Dépourvu de toute signification « religieuse » ou  » sacrificielle », le geste se veut plutôt une prise de parole, un acte posé pour dire  » assez » ou pour dire  » non ». Il ne peut être dés lors apparenté à une forme de  » djihad » pour une quelconque « cause », ni, à fortiori, à un simple « suicide ».

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Lettre d’information de l’iReMMO