Guerre entre Israël et le Hamas: Le gouvernement « se doit de montrer qu’il continue la négociation »

Israël a assuré aux États-Unis que son opération militaire sur Rafah était « limitée », mardi 7 mai. On peut cependant rester sceptiques, puisque Netanyahou a déclaré que, quoiqu’il arrive, cette offensive aurait lieu alors que le Hamas a accepté la trêve. Même si le Hamas a accepté la trêve sous condition de nouvelles revendications qui peuvent contrarier Israël, on voit bien que la décision de Netanyahou était prise de lancer cette offensive. Face à l’opposition des Américains et de la communauté internationale quand à l’intervention dans Rafah, cette déclaration permet surtout de calmer les inquiétudes face à cette attaque.

Le gouvernement de Netanyahou, se doit de montrer qu’il continue à accepter la négociation, même si on sait très bien que la négociation est très difficile à mener. Aussi bien le Hamas que Netanyahou ont du mal à accepter une trêve, chacun pour ses propres raisons. L’enjeu pour chacun est de ne pas porter la responsabilité de l’arrêt des négociations, c’est pour cela que le Hamas a accepté la trêve sous conditions et que maintenant Netanyahou continue les négociations même si elles semblent ne mener nulle part. Par ailleurs, Netanyahou doit ramener les otages et cela n’est possible qu’avec une libération négociée. 

 

Les voix de l’extrême droite permettent à Netanyahou de maintenir sa coalition, vitale pour lui, puisque dès que la guerre se finira il devra rendre des comptes devant la justice. Sa stratégie est donc de continuer cette guerre pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé, à savoir détruire complètement le Hamas -même s’il on peut clairement douter de sa capacité à obtenir ces résultats, le Hamas étant inéliminable- et faire revenir les otages. Aujourd’hui, on sait qu’un nombre important d’otages sont morts et il devra donc aussi répondre de cela. En même temps, il est tenu par l’extrême droite qui veut cette guerre totale et qui l’incite à continuer. C’est donc son avenir politique qui dicte l’agenda de cette guerre au détriment de la situation sur le terrain.



Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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L’urgence d’une interposition internationale dans la bande de Gaza

La laborieuse reconduction des cessez-le-feu souligne l’extrême difficulté que les Israéliens et les Palestiniens rencontrent pour conclure un accord sur le fond. Il ne peut en être autrement quand on connaît les revendications des deux parties : démilitarisation de la bande de Gaza pour les Israéliens et levée du blocus pour les Palestiniens. Critiqué au sein même de son gouvernement par certains de ses ministres, comme Avigdor Liberman et Naftali Bennett, Benyamin Nétanyahou veut, face à son opinion publique, obtenir un gain substantiel durable. Et non pas seulement une trêve, précaire comme les précédentes en 2006, 2008 et 2012 et laissant au Hamas le temps de se réarmer, par notamment l’acquisition de missiles de plus en plus performants…

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