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L’Égypte : acteur incontournable, dix ans après l’arrivée au pouvoir du maréchal Sissi?

Au pouvoir depuis dix ans, le régime égyptien du Maréchal Sissi qui n’hésite pas à soigner son image de partenaire utile, est soutenu par Washington, Riyad, Abu Dhabi et Tel Aviv. L’Union européenne est sur la même veine arguant de la sacro-sainte nécessaire stabilité de l’Égypte, seul pays d’Afrique du Nord à empêcher tout départ de migrants par voie de mer. Bon nombre d’États membres ne veulent pas perdre la coopération égyptienne en heurtant les autorités du Caire sur les questions de démocratie, droits humains et état de droit.

Invitée par Radio France Internationale, Agnès Levallois a analysé le possible déclin de l’Egypte, malgré des tentatives à la fois internes mais aussi internationales de maintenir la pertinence de cet acteur devenu incontournable.

Depuis que Sissi est aux affaires de l’Etat, il a l’ambition de redonner à l’Egypte une grande ambition, mais il n’en a plus les moyens. L’Égypte, de plus en plus dépendante des pays du Golfe, ne dispose plus de la marge de manœuvre qui pourrait être la sienne.

Il y a un dossier où l’Egypte essaye encore de maintenir cette place qu’elle occupe depuis une dizaine d’années : la question palestinienne. Il y a derrière cela un intérêt évident et des risques pour la sécurité du pays, notamment concernant la bande Gaza.

Les puissances occidentales considèrent que l’Egypte occupe, et doit occuper, une place importante stratégiquement, et qu’il faut absolument continuer à aider ce pays. Personne ne veut prendre le risque de l’effondrement de l’Egypte, qui est le plus grand pays arabe. 

La grande inquiétude des européens, c’est qu’il y ai des flux de migrations qui passent par l’Egypte pour venir en Europe. C’est quelque chose que Sissi exploite. Effectivement, il faut à ce titre garder des relations privilégiées avec le système égyptien. Mais pour l’instant, on ne fait que s’abriter derrière cela sans prendre le temps de s’arrêter et de se dire : quel est notre intérêt ? Quels sont les tenants et aboutissants de notre stratégie ?

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Trafics d’armes dans les Balkans : Nouvelles révélations

Christophe Chiclet, 6 août 2012
De juin 1991 à août 2001, les conflits dans l’espace ex-yougoslave n’ont jamais cessé. Les informations sur les trafics d’armes, de drogue et autre ont souvent fait la une de la presse spécialisée. On croyait presque tout savoir, surtout après l’arrestation de criminels de guerre serbes, croates, bosniaques et albanais. Mais en décembre 2011, un journaliste slovène, Blaz Zgaga a fait de nouvelles révélations fracassantes. Lors du déclenchement des guerres yougoslaves en juin-juillet 1991, l’opinion publique européenne a découvert des scènes de guerre inconnue depuis 1945 sur le vieux continent. La JNA (Armée nationale yougoslave), contrôlée par les Serbes étaient largement équipée. Mais après 1968, et l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, Josip Broz Tito a craint une intervention de Moscou en Yougoslavie. Il a donc mis en place les défenses territoriales dans chaque République de la Fédération socialiste. Des arsenaux ont ainsi été cachés en Slovénie, Croatie, Bosnie, Macédoine… A l’été 1991, les indépendantistes slovènes, au départ pacifistes, ont pioché dans ces arsenaux de la défense territoriale pour faire reculer la JNA.

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Lettre d’information de l’iReMMO