La guerre Israël-Hamas entre dans son cinquième mois, et pour la cinquième fois, le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken est en déplacement dans la région. L’objectif : faire entrer plus d’aide humanitaire dans Gaza et envisager une trêve.
Invitée sur le plateau de France 24 aux côtés de Eléonore Weil, Guillaume Ancel et Michel Duclos, Agnès Levallois estime que les Américains se rendent compte de l’impact des images sur l’opinion publique à travers le monde. Il ne peut apparaître plus clair que la situation n’est plus tenable à Gaza. Les destructions sont telles que cette trêve est indispensable pour porter secours au gazaouis et tenter de répondre à la crise humanitaire. Pour elle, la violence dont a fait preuve Israël avant les négociations est une façon d’avancer le plus possible dans ses objectifs militaires avant d’être possiblement obligé d’entamer une trêve.
Le poids que représente la question des otages est considérable dans les négociations de trêve. Même si la question des otages est aujourd’hui très floue, ne pas savoir leur nombre et leur état rajoute de la complexité aux négociations. D’autant plus qu’il y a plusieurs niveaux dans cette négociation, le niveau humanitaire, le niveau des otages et celui des objectifs militaires et politiques aussi bien du côté du gouvernement de Netanyahu qui se veut intransigeant, que du côté du Hamas qui veut se montrer prêt à négocier et à libérer les otages si un cessez-le-feu est mis en place.
Pour Agnès Levallois, il ne faut pas donner trop d’importance à la carte saoudienne dans ces négociations. Elle rappelle que l’investissement et l’intérêt du prince héritier pour une tentative de règlement sert, avant tout, son intérêt propre et donc celui de son royaume, non pas la cause palestinienne. Pour le prince héritier, les attaques du Hamas du 7 octobre ont mis à l’arrêt le processus de normalisation des relations avec Israël. Or, pour lui, la seule chose qui prime est la stabilité régionale afin de permettre la venue des investisseurs et de mener à bien tous ses projets grandioses qui nécessitent une sécurité économique. La question palestinienne n’est donc pas son moteur. En revanche, comme elle intéresse son peuple, il impose cette condition de garanties sérieuses et concrètes pour les Palestiniens pour ensuite normaliser ses relations avec Israël comme cela était prévu avant le 7 octobre.
Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.