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Tout le monde a intérêt à ce qu’il n’y ait pas d’embrasement régional

Un nouveau cap est franchi avec l’attaque iranienne sur le territoire israélien. Cette attaque répond à la frappe israélienne sur le consulat iranien à Damas, rendant une riposte évidente.

Dans les deux cas, les gouvernements ont cherché à faire des réponses calibrées. A minima, la riposte israélienne l’a été. Une escalade entrainerait un embrasement régional qui rendrait tout le monde perdant, créant une tragédie dans la tragédie. 

Après avoir effectué sa réponse à Israël, l’Iran a communiqué que “l’incident est clos”. Par conséquent, la minimisation par l’Iran de la riposte israélienne sert un jeu très complexe d’ambiguïté politique et stratégique où les coups reçus sont minimisés et la capacité de défense amplifiées.

Israël pourrait-il assumer le combat sur autant de fronts ?

Nous vivons en ce moment une séquence de l’histoire très importante. Plus rien ne sera comme avant après ce qu’il s’est passé le 7 octobre. Netanyahou joue sa carte personnelle mais il est dans une impasse stratégique et cette destruction de Gaza va donner une génération de jeunes palestiniens qui n’auront qu’une envie c’est de prendre les armes dans les temps qui viennent, ce sera une tragédie qui va engendrer les tragédies de demain. La seule issue c’est de faire en sorte qu’on essaie de revenir à la volonté d’un règlement politique globale.

L’adhésion de la Palestine à l’ONU a été retoquée. Le véto américain montre que les américains n’ont pas de véritable politique. Ils défendent l’idée que ce conflit devrait trouver une résolution, un règlement politique pour aboutir à terme à une solution à deux États mais lorsqu’une première étape, indispensable, pourrait être franchie dans ce sens avec cette adhésion, ils s’opposent à cette action. De même, lorsqu’ils se sont abstenus pour le vote du cessez-le-feu ils ont ensuite déclaré que cette décision était non-contraignante, ce qui est totalement faux. Chaque État membre de l’ONU a signé la Charte, stipulant le caractère contraignant et l’engagement de respecter les décisions du Conseil.

Les États-Unis ont une responsabilité dans ce qu’il se passe. Il y a de l’agacement, mais ce n’est pas l’agacement qui fait l’histoire et les européens, eux renvoient l’image de « parler mais ne rien faire”.

Quelle issue ?

Il y a deux issues possibles. La première c’est une issue par le droit international, on assure les règles du droit pour aller vers un règlement politique. Et l’autre issue, et malheureusement c’est celle qui est en train de se mettre en place, c’est les rapports de force à l’état pur. Les rapports de force à l’état pur ça veut dire qu’on reste dans une conjoncture, que le plus fort écrase le plus faible dans des conditions dramatiques. Cela ne règlera rien et ça nourrira au contraire les tragédies de demain. Si cette conjoncture continue, cela veut dire que le conflit israélo-palestinien aura eu cette séquence terrible mais rien n’en sortira de positif et au contraire, les haines et les volontés de revanche sont là nourries par ces agressions. D’où l’urgence d’aller vers l’autre voie, la voie du droit international, tout est dit dans le droit international.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

ÉDITO

La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Les défis à relever par Nabil Al-Arabi, nouveau secrétaire général de la Ligue arabe.

Paul Balta, 14 juin 2011
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, au nom prédestiné, Nabil Al-Arabi (l’Arabe) a été élu Secrétaire general de la Ligue arabe, le 15 mai 2011. Il y avait déjà un candidat, le Qatari Abderrahmane Al-Attiya. Toutefois, en raison des réticences de plusieurs pays, Al-Arabi a été appelé à la rescousse. Cette solution a permis à ceux qui l’ont convaincu (les militaires, le gouvernement,) de faire d’une pierre deux coups : cette fois encore, le Secrétaire général de la Ligue est un Égyptien ! Intègre, il avait rompu avec le régime d’Hosni Moubarak en 2001. Très populaire, il a fait partie, fin de janvier 2011, du Comité de trente sages, choisis par les jeunes de la place Al-Tahrir pour dialoguer avec les autorités. Diplômé en droit international de l’Université de New York, Al-Arabi, 76 ans, a été présent dans toutes les grandes négociations internationales auxquelles son pays avait participé.Nommé ministre le 6 mars, il avait, en dix semaines, énergiquement secoué la diplomatie égyptienne déclinante et sous influence américaine.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO