10 ans déjà !
De manière inédite et quasi simultanée, une extraordinaire vague de soulèvements populaires a traversé les sociétés au sud de la Méditerranée, à l’est comme à l’ouest, du Maghreb au Machrek. Comme un écho qui rebondit d’un pays à l’autre, les citoyens se sont mis en mouvement. Femmes, hommes, jeunes, anciens, dans les villes, dans les campagnes, mais aussi dans les usines, comme dans les universités, les habitants sont descendus dans les rues. A première vue, le même ressort a été à l’œuvre : la reprise en main par les peuples du destin collectif, après des années de frustration et de mécontentement et la volonté de parachever le processus de décolonisation par une réelle indépendance.
A y voir de plus près, beaucoup de différences apparaissent dans les événements de 2011, selon les pays, selon les systèmes politiques, selon les situations, qui dessinent un paysage révolutionnaire très divers. Le monde arabe qui de loin semble une réalité homogène, révèle une riche gamme d’enjeux sociaux et politiques. Avec le temps, bien plus que des événements, apparait la réalité d’un processus qui ne fait que démarrer et qui est sans doute encore à l’œuvre.
Les trajectoires différentes de ces mouvements aboutissent dans les années suivantes à des réalités très contrastées : de la consolidation de l’État de droit en Tunisie, à la guerre en Libye, en Syrie et au Yémen, en passant par des transitions laborieuses et souvent douloureuses qui parfois ne sont que des retours en arrière vers l’autoritarisme violent, comme en Égypte.
Comment expliquer ces destins si dissemblables et même contradictoires ?
Comment interpréter les soulèvements de 2019 en Irak, en Algérie et au Liban, pays qui n’étaient pas entrés en révolution en 2011 ?
Programme
Samedi 30 janvier 2021
Comment naissent (et meurent) les révolutions ?
11h30-13h
10 ans de révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe
avec Pierre Blanc, rédacteur en chef de Confluences Méditerranée, il a coordonné le numéro 115 dédié aux « Révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe ».
14h30-16h30
10 ans après : perspectives de révolutionnaires en Égypte, Syrie et Tunisie [Table-ronde bilingue arabe/français]
avec Hafidha Chekir, Association tunisienne des femmes démocrates, ATFD, Mazen Darwish, Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), Ziad Abdel Tawab, Institut du Caire pour les Droits de l’Homme (CIHRS). Modération : Khadija Ryadi.
Samedi 27 février 2021
Yémen, Libye, Syrie : la révolution ou la guerre
11h30-13h
Yémen : représentations, perspectives et lectures révolutionnaires et post-révolutionnaires
avec Maggy Grabundzija, docteure en anthropologie de l’EHESS, spécialiste du genre au Yémen, chercheuse et consultante indépendante depuis 17 ans.
14h15-15h45
Libye : un processus révolutionnaire à l’issue encore incertaine
avec Patrick Haimzadeh, conseiller pour la Libye auprès du centre HD (Centre pour le dialogue humanitaire à Genève, spécialisé dans la médiation de conflits) et coauteur du rapport sur la Libye qui a été remis en novembre 2018 à Ghassan Salamé, émissaire spécial de l’ONU pour la Libye.
16h-17h30
Syrie : entre espoir et conflits
avec Salam Kawakibi, directeur du Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep Paris), chercheur en sciences politiques et relations internationales.
Samedi 27 mars 2021
L’Égypte ou la revanche de l’autoritarisme
11h30-13h
L’armée, au cœur du pouvoir et de l’économie
avec Yezid Sayigh, maître de recherche au Centre Malcolm H. Kerr Carnegie pour le Moyen-Orient à Beyrouth, où il dirige le programme sur les relations civilo-militaires dans les États arabes (CMRAS).
14h15-15h45
Les réseaux de résistance de la jeunesse militante en contexte révolutionnaire
avec Caroline Barbary, docteure en sociologie, elle a soutenu en mars 2019 une thèse sur les réseaux de la jeunesse révolutionnaire en Égypte, leurs formes d’action collective et leurs recompositions au cours de la période 2011-2014.
16h-17h30
Al Sissi, l’allié de l’Occident contre le terrorisme
avec Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique et fondateur du journal en ligne Orient XXI.
Samedi 24 Avril 2021
Tunisie : la victoire de l’État de droit ?
11h30-13h
La bataille pour la nouvelle Constitution
avec Nadia Chaabane, docteure en sciences du langage, militante associative féministe et femme politique tunisienne, élue à la première Assemblée nationale constituante.
14h15-15h45
Les droits LGBTQI+ : un acquis de la révolution ?
avec Bochra Triki, responsable Podcasts à Inkyfada, activiste tunisienne, ancienne directrice exécutive de Chouf, association tunisienne luttant pour les droits individuels corporels et sexuels des personnes s’identifiant comme femmes et des communautés LBTQI en général.
16h-17h30
Où en est l’État de droit aujourd’hui en Tunisie ?
avec Kamel Jendoubi, président d’Honneur et ancien président d’Euromed Droits (de 2003 à 2012), ancien ministre tunisien en charge des relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile (2015-2016). Il a également présidé l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) de 2011 à 2014.
Mai 2021
Algérie, Irak, Liban : la révolution continue ?
11h30-13h
Irak
avec Adel Bakawan, directeur du département recherche de l’iReMMO, du Centre de sociologie de l’Irak (Université de Soran en Irak) et chercheur associé au Programme Turquie et Moyen-Orient de l’Institut français des relations internationales (Ifri) ainsi qu’au Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (Cadis). Il est également chargé de cours à l’Université d’Evry depuis 2011. Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Sociologie des mouvements sociaux au Kurdistan (Gazalnous, 2015), Le Nationalisme, l’islamisme et le terrorisme (Hamdi, 2010 – Irak), et L’Impossible État irakien. Les Kurdes à la recherche d’un État (L’Harmattan, 2019).
14h15-15h45
Liban
avec Zahra Bazzi, responsable de programmes à l’Arab NGO Network for Development (ANND), un réseau régional basé à Beyrouth visant à renforcer le rôle de la société civile, promouvoir les valeurs de démocratie, le respect des droits de l’homme et le développement durable dans les pays du monde arabe.
16h-17h30
Algérie
avec Farida Souiah, docteure en science politique (Sciences Po Paris), chercheuse associée à l’iReMMO et au Lames (CNRS, Aix-Marseille Université). Parallèlement à son travail de recherche, elle a enseigné la science politique et la sociologie des migrations à Sciences Po Paris, à l’Université de Cergy-Pontoise, à l’Université Lumière Lyon 2 et à l’Université de Lausanne. Elle est également membre des comités de rédaction de « Confluences Méditerranée » et de « L’Année du Maghreb ». Ses travaux portent sur les migrations, les politiques migratoires et la contestation. Elle investit ces objets à partir de terrains menés dans des pays du Sud de la Méditerranée, plus précisément en Algérie et Tunisie, mêlant une grande variété de sources et de méthodes.
Juin 2021
Colloque de clôture (programme à venir)
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