Femmes et guerres
N° 17 Printemps 1996
Dossier dirigé par Anissa Barrak et Bénédicte Muller
En 1996, la guerre est à deux heures d’avion de Paris : en ex- Yougoslavie, en Algérie, au Proche-Orient. Pourtant, la perception la plus répandue reste que ces guerres sont celles « des autres ». Car même lorsqu’elles débordent de leur cadre lointain pour atterrir « chez nous, Occidentaux » ou « frapper les nôtres », c’est toujours la guerre-spectacle, avec ses stéréotypes et ses parti-pris, où le sensationnal prime sur l’humain. Pourtant, il arrive que l’humain revienne à la surface, au détour d’un mouvement de caméra, à travers la silhouette d’une femme en quête d’eau, dans le regard d’un enfant… La dimension humaine, et ce qu’elle suscite comme préoccupation humaniste, se manifeste lorsqu’on daigne, regarder du côté de la population civile qui, en temps de guerre, se féminise.