Grand témoin : Abdulnabi Al-Ekry, mémoires de luttes du Dhofar à Bahreïn

Mardi 30 octobre 2018 – 18h30-20h30

Présentation du livre d’Abdulnabi Al-Ekry Du Dhofar à Bahreïn, mémoires de lutte et d’espoirs, 1965-2011 (Editions Non-Lieu, 2018)

Rencontre avec :

Abdulnabi Al-Ekry, écrivain et militant de la société civile bahreïnienne, directeur général du National Centre for Studies. Il a été président de la Bahrain Transparency Society et est membre de la Bahraini Society for Human Rights. Il a écrit de nombreux livres en arabe, notamment Les mouvements de gauche dans le Golfe arabe. Son livre Du Dhofar à Bahreïn, mémoires de lutte et d’espoirs, 1965-2011 vient d’être publié en français dans une version complète inédite.

Bernard Dreano, coprésident du Centre d’études et de solidarité internationales (CEDETIM), coprésident de l’International Helsinki Citizens’ Assembly, auteur de La Perle et le Colonel, réflexions sur les révolutions arabes (Non-Lieu, 2011), et de (In)sécurités humaines : les luttes pour la paix au XXIe siècle (Non-Lieu, 2015). Auteur de la préface du livre d’Abdulnaby Al-Ekry Du Dhofar à Bahreïn, mémoires de lutte et d’espoirs, 1965-2011.

Modération : Marc Pellas, économiste, collaborateur du Monde diplomatique pour les questions de sécurité dans le Golfe et la péninsule Arabique.

Présentation de l’ouvrage par Marc Pellas

Singulier destin que celui d’Abdulnabi Al-Ekry, citoyen bahreïnien qui après avoir partagé, dans les années 1960, les rangs des nationalistes arabes, puis de la gauche révolutionnaire d’où il participe à l’animation politique de l’Université américaine de Beyrouth, se mue en « Hussein Moussa » et rejoint comme combattant (et ingénieur agronome…) les zones libérées du Dhofar, au sud de la péninsule Arabique.
De là, Hussein devient le représentant du Front populaire de libération d’Oman en charge, sur tous les continents, d’animer et coordonner l’intense mobilisation de la solidarité internationale aux révolutionnaires omanais.

Après l’écrasement des maquis du Dhofar par les Britanniques et le corps expéditionnaire du Chah, il s’engage dans la lutte pour la démocratisation de l’émirat de Bahreïn et devient l’un des fondateurs du Front populaire de Bahreïn, ce qui le contraint à l’exil à Beyrouth, puis à Damas, sur fond de guerres, de défaite des gauches arabes, et de développement des nouvelles forces islamistes.

L’ouvrage Du Dhofar à Bahreïn, mémoires de lutte et d’espoirs, 1965-2011 qui vient d’être publié en français dans une version complète inédite, raconte l’histoire des espérances d’une jeunesse qui partait « à l’assaut du ciel » dans le monde arabe des années 1960 et dont le combat se poursuit aujourd’hui par la mobilisation de la société civile pour la défense des droits humains et la démocratisation.

L’ouvrage nous conduits de Bahreïn au Yémen, en passant par Tunis, Casablanca, Téhéran, Londres et Paris. Abdulnabi Al-Ekry raconte le Dhofar, la solidarité internationale, puis la longue marche pour la défense des droits humains des années 1980-1990 jusqu’au retour au pays en 2001. Les années 2000 sont des années d’espérance, bientôt assombries par l’absolutisme de la dynastie bahreïnienne, devenue « royale » en 2002, et qui depuis 2011 écrase les velléités de participation politique.

Son engagement introduit également Abdulnabi Al-Ekry dans les couloirs de l’ONU, à Genève, où il plaide inlassablement contre l’hypocrisie et le double discours des Etats. Il participe aux mobilisations « pour un autre monde possible » au sein des Forums sociaux mondiaux et d’autres rassemblements militants. Il explique les aspirations des mouvements du « printemps arabe » de 2011 et les contre-offensives des réactions.

On croise dans ces mémoires une multitude d’acteurs, obscurs ou connus, et surtout d’hommes et de femmes qui ont lutté et luttent « pour le droit d’avoir des droits ». Et Abdulnabi Al-Ekry livre également une réflexion sur les grandeurs et les limites de l’action des gauches arabes au cours des soixante dernières années.

 

En partenariat avec Orient XXI

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