Un samedi par mois d’octobre 2021 à juin 2022 – 11h30 à 17h30
« La Méditerranée, ce sont des routes de mer et de terre, liées ensemble, des routes autant dire des villes, les modestes, les moyennes et les plus grandes se tenant toutes par la main ».
Fernand Braudel, La Méditerranée. L’espace et l’histoire, Paris, Flammarion, 1985
Liste de lecture
L’Université populaire cette année propose un périple entre des villes de Méditerranée orientale : Salonique, Izmir, Venise, Beyrouth, Jaffa, Dubaï, Le Caire et Alger.
C’est par cette navigation dans l’archipel urbain que nous allons appréhender des réalités humaines, sociales, économiques, politiques et culturelles qui nous feront comprendre l’identité citadine méditerranéenne qui est l’une des caractéristiques principales de cette mer semi-fermée.
En effet, depuis des siècles et singulièrement entre le XVIIe et le XXe siècle, la Méditerranée devient un espace de mobilités qui donne aux villes une physionomie plurielle. Il s’agit surtout de cités-nations littorales, donc de villes-ports, qui abritent des populations mixtes aux appartenances confessionnelles, ethniques et linguistiques variées. Par leurs relations familiales ou professionnelles, ces populations non seulement inventent un « vivre ensemble » mais fabriquent également des familles aux origines diverses, éclatées et installées aux quatre coins du monde d’alors, à la faveur des déplacements entre les rives méditerranéennes. Mais, cette sociabilité plurielle, entre familles et communautés, n’empêche pas paradoxalement la méfiance ou la xénophobie à l’égard des « étrangers ».
Le « modèle éphémère de convivialité » (R. Ilbert) qu’est le cosmopolitisme des villes ottomanes et méditerranéennes n’est pourtant pas destiné à durer : avec la décolonisation et avec l’affirmation des nations, sous les cendres des empires, ces villes voient leurs populations changer et s’homogénéiser sous l’effet d’un exode rural massif.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Que reste-t-il de ce « vivre ensemble » qui est une forme d’universalisme ?
Au cours de ce cycle d’Université populaire nous chercherons également à identifier les défis actuels auxquels font face les villes méditerranéennes du XXIe siècle et à chaque séance nous consacrerons un temps à la situation d’aujourd’hui, à la recherche des similitudes et des différences d’une ville à l’autre.
De Salonique à Thessalonique : de la ville ouverte au repli sur soi ?
Rencontre avec Alain de Tolédo, président de l’association Muestros Dezaparesidos, qui lutte contre l’oubli et pour la transmission et la revitalisation de la mémoire des communautés judéo-espagnoles de France.
Sélection de films sur Salonique
Valia Kaimaki, journaliste, fondatrice des éditions grecque et chypriote du Monde diplomatique (1998), dont elle est rédactrice en chef.
Rencontre avec Marie-Carmen Smyrnelis, historienne et anthropologue, maîtresse de conférences à l’Institut catholique de Paris.
Réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige.
Roberto Frifrini, responsable de programme Moyen-Orient et Afrique du nord au sein de l’organisation Euromed Droits.
Rencontre avec Claire Judde de la Rivière Maîtresse de conférences en Histoire médiévale et moderne à l’université Toulouse II-Le Mirail et honorary research fellow à l’université de Londres (Birkbeck College).
Réalisé par Thiriat Laurence
Lidia Fersuoch, conseillère à l’association Italia Nostra, association de défense du patrimoine historique, culturel et environnemental italien
Laure Semple, docteure en géographie, professeure agrégée d’histoire géographie.
Marlène Ghorayeb, architecte Desa, docteure en urbanisme et aménagement, habilitée à diriger des recherches (HDR).
« Beyrouth, jamais plus » (Documentaire, 1976, couleur, Liban, 16/35 mm, 35 min. Réalisation : Jocelyne Saab, commentaire : Etel Adnan), « A breath into a hole » , Charbel Samuel Aoun (2021, 21 min).
Franck Mermier, directeur de recherche au CNRS, membre de l’IRIS-Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux.
Le Caire du XIXe au XXIe siècle: enjeux urbains, sécuritaires et politiques
Sélections de films (en cours de programmation)
Laura Monfleur, doctorante en géographie à l’Université de Tours, au laboratoire Citeres, équipe Emam et doctorante en accueil au Cedej.
Sylvie Thénault, historienne, directrice de recherche CNRS, ses travaux portent sur la colonisation en Algérie et la guerre d’indépendance. Son dernier ouvrage Les ratonnades d’Alger, 1956. Une histoire de racisme colonial (Seuil, 2022).
Projection du film Alger, la Mecque des révolutionnaires, (2017, 57 minutes), de Mohamed Ben Slama d’après une idée d’Amirouche Laïdi.
Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique, collaborateur d’Orient XXI et d’Afrique Magazine, chroniqueur au Quotidien d’Oran. Il a publié plusieurs ouvrages dont notamment Pleine lune sur Bagdad (Erick Bonnier, 2017). Son dernier livre est L’Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019).
Juin 2022
Clôture