Révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe
N°115 – hiver 2020
Dix ans déjà que de Tunis au Caire, de Benghazi à Deraa, de Manama à Sanaa, des soulèvements se sont produits, avec une soudaineté et une vigueur telles que des pouvoirs ont vacillé et que certains ont même été emportés. Les 22 pays arabes n’ont cependant pas tous connu cette secousse. D’aucuns ont vite désamorcé des mouvements contestataires moins vigoureux, tandis que d’autres sont restés aux marges du mouvement. Cette différenciation processuelle est sans doute riche d’enseignements en termes de causalités. De même, le devenir des révolutions nous permet-il de décrypter des différences d’un espace à l’autre. La diversité de ce vaste mouvement contestataire et ses suites montrent donc, s’il en était besoin, combien le monde arabe échappe à tout réductionnisme.
Arabie saoudite et Émirats arabes unis : les ambitions de la puissance
Décembre 2020 – N°37
Auteur : Hicham Mourad.
Les révoltes populaires arabes de 2011 ont constitué un tournant dans l’histoire contemporaine du monde arabe et du Moyen-Orient. Elles ont engendré de nouveaux rapports de force et des changements de leadership dans la région. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont ainsi affermi leurs rôles et leur statut afin de défendre leurs intérêts contre ce qu’ils perçoivent comme des menaces, notamment l’expansion de l’influence régionale de l’Iran. Le désengagement relatif des États-Unis du Moyen-Orient a été le facteur déterminant qui a poussé ces deux acteurs à être plus affirmatifs et audacieux dans la poursuite de leurs objectifs.
Jeux de pouvoirs au Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie)
N°114 – Automne 2020
Dirigé par Haoues Séniguer.
Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ne sont certainement pas des sociétés figées, condamnées en quelque sorte définitivement aux conservatismes de toutes sortes. La forme et la nature des États ne disent pas tout des sociétés sur lesquelles s’exercent leurs pouvoirs. Cette image d’Épinal (la passivité ou résignation supposée des Arabes face à la tyrannie du Prince) a été sérieusement battue en brèche, sans disparaître complètement, depuis la période révolutionnaire de 2010-2011. Ces sociétés, aux histoires multiples, aussi proches que lointaines les unes des autres, sont au contraire marquées par une profonde vitalité sociale, culturelle et intellectuelle, des aspirations à la liberté et à la justice sociale constantes, en dépit des nombreuses vicissitudes et incertitudes politico-économiques qui les affectent. En effet, elles connaissent toutes, sous des formes diverses, des spasmes, heureux ou plus malheureux, dans des régimes qui oscillent entre dispositifs institutionnels semi-autoritaires/semi-démocratiques, réflexes néo-autoritaristes (Maroc et Algérie), percées ou lueurs démocratiques (Maroc et Algérie), et solidification d’institutions démocratiquement élues comme en Tunisie.
Régression démocratique
Face au déferlement des ignorances et des peurs, et au nom des valeurs de la République, nous réaffirmons notre attachement à la laïcité telle qu’elle est dans ses fondamentaux : liberté de conscience, liberté de culte et neutralité de l’État. Nous rejetons les injonctions de ceux qui réduisent les principes de notre République au carcan de leur idéologie. Loin de les renforcer, ils les défigurent et mettent en péril la liberté d’expression. Par les membres de l’Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient.
L’islamisme décrypté
Octobre 2020 – N°36
Auteur : Haoues Seniguer.
L’islamisme ou islam politique ne cesse depuis de longues années de susciter controverses et polémiques intarissables, en particulier dans le contexte français. Les attentats terroristes commis au nom de l’islam à partir de 2015 ont rendu confus ce qui a trait au fait islamique. La visibilité des signes d’appartenance à l’islam dans l’espace public est ainsi souvent assimilée à la pointe avancée de l’islamisme, qui, lui-même, peut également être associé au djihadisme, soit l’activisme meurtrier. C’est pourquoi une sociologie critique est nécessaire, car elle offre la possibilité d’identifier avec rigueur l’idéologie islamiste, ses particularités, le profil de ses théoriciens les plus célèbres, ainsi que la diversité des modes discursifs et d’action déployés par les militants, entre autres dans le contexte majoritairement musulman, mais pas seulement.
Le retour irakien de la France : facteurs et perspectives
Depuis fin 2017, moment de l’annonce de la défaite territoriale du Califat en Irak, la France met en évidence son intérêt pour une présence massive, forte et durable dans ce pays. Pour cela, la diplomatie française développe tout un discours sur l’Irak en tant que « pôle de stabilité » ou encore l’Irak en tant que « pivot du Moyen-Orient ».
L’Iran en quête d’équilibre
N°113 – Été 2020
Dirigé par Clément Therme et Mohammed-Reza Djalili.
Depuis la Révolution islamique de 1979, l’Iran est toujours présenté comme étant à la croisée des chemins. Peu de recherches sur l’Iran contemporain privilégient le temps long pour comprendre ses paradoxes et ses contradictions internes et externes. Ce recueil d’articles propose de nouvelles perspectives sur la trajectoire historique originale de l’Iran qui n’a jamais été colonisé directement par l’Occident. De la fixation ancienne des frontières au nucléaire aujourd’hui, ce numéro propose un tour d’horizon des problématiques iraniennes souvent en lien avec les dimensions régionales. Les dimensions internationales sont aussi évoquées avec une focalisation sur les relations avec Washington, Moscou, Paris et Pékin.
Le Bureau des légendes: décryptage par Agnès Levallois
Mardi 30 juin 2020
Avec Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO, consultante, spécialiste du Moyen-Orient et chargée de cours à Sciences Po. Elle a occupé les fonctions d’analyste Proche-Orient au Secrétariat général de la défense nationale puis responsable du bureau monde arabe et persan à la Délégation aux affaires stratégiques au ministère de la défense.
Séries du ramadan 2020: décryptage par Yves González-Quijano
Mercredi 17 juin 2020
Avec Yves González-Quijano, maître de conférence émérite en littérature arabe à l’Université Lumière Lyon 2 et chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo). Il a traduit un certain nombre d’auteurs arabes en français, notamment Mahmoud Darwich, Hanan El-Cheikh et Sonallah Ibrahim.
Pendant de nombreuses années, il a animé sur Internet un blog dédié notamment à la culture populaire arabe: www.cpa.hypotheses.org.
L’Espagne face au covid-19
Jeudi 4 juin 2020
Entretien avec Rayco González, professeur de sémiotique à l’Université de Burgos. Il est coauteur du livre Documentos del presente. Una mirada semiótica (Lengua de Trapo,2018).
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
L’Italie face au Covid-19
Vendredi 29 mai 2020
Entretien avec Alessandro Giacone, professeur d’Institutions politiques à l’Université de Bologne. Il a écrit plusieurs ouvrages dont notamment La France et l’Italie, histoire de deux nations sœurs de 1660 à nos jours (avec Gilles Bertrand et Jean-Yves Frétigné, Paris, Armand Colin, 2016).
Kalifat : décryptage de la série par Géraldine Casutt
Jeudi 28 mai 2020
Avec Géraldine Casutt, spécialiste du rôle des femmes dans le djihadisme et l’islam radical. Elle est doctorante en sociologie des religions à l’Université de Fribourg (Suisse) et à l’EHESS (Paris). Sa thèse a pour sujet « Les femmes musulmanes dans l’ombre du jihad : une « armée de roses » entre soutien visible et invisible à l’utopie jihadiste dans une conception féminine du « fard al ayn » ».
L’Égypte face au Covid-19
Mercredi 27 mai 2020
Entretien avec Hicham Mourad, professeur de sciences politiques à l’Université française d’Égypte. Ancien rédacteur en chef d’Al-Ahram Hebdo, journal égyptien francophone.
Les Balkans face au Covid-19
Lundi 25 mai 2020
Entretien avec Jean-Arnault Dérens, journaliste et historien, rédacteur en chef du Courrier des Balkans. Son dernier livre est Là où se mêlent les eaux. Des Balkans au Caucase dans l’Europe des confins (avec Laurent Geslin, La Découverte, 2018).
La Grèce face au Covid-19
Jeudi 14 mai 2020
Entretien avec Valia Kaïmaki, journaliste, fondatrice des éditions grecque et chypriote du Monde diplomatique.
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
Le Maghreb face au Covid-19
Jeudi 14 mai 2020
Entretien avec Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique, collaborateur d’Orient XXI et d’Afrique Magazine, chroniqueur au Quotidien d’Oran. Il a publié plusieurs ouvrages dont notamment Pleine lune sur Bagdad (Erick Bonnier, 2017), son dernier livre est L’Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019).
L’Irak face au Covid-19
Mercredi 13 mai 2020
Entretien avec Adel Bakawan, directeur du Centre de sociologie de l’Irak (Université de Soran en Irak). Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Sociologie des mouvements sociaux au Kurdistan (Gazalnous, 2015, Irak) et L’Impossible État irakien. les Kurdes à la recherche d’un État (L’Harmattan, 2019).
Fauda : décryptage de la série par Jean-Pierre Filiu
Jeudi 7 mai 2020 – Culture Pop’
Par Jean-Pierre Filiu, professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po Paris, son dernier livre est Main basse sur Israël (La Découverte, 2019).
Liban : la guerre de 1975-1990 dans le rétroviseur
N°112 – Printemps 2020
Dossier dirigé par Roula Abi Habib Khoury et Dima de Clerck.
Il aura suffi de l’annonce par le gouvernement d’une taxe sur l’application de messagerie WhatsApp pour qu’éclate un mouvement de contestation populaire inédit dans l’histoire du Liban contemporain. En ce 17 octobre 2019, trente années après l’accord de Taëf, censé mettre un terme à la Guerre du Liban et permettre au pays exsangue de renaître de ses cendres, une limite est franchie. Il va sans dire que ce ras-le-bol cache un mal plus profond. Celui-ci prend racine dans les graves dysfonctionnements qui sévissent depuis la fin des hostilités armées en 1990 et l’installation de la tutelle syrienne. La fin de cette dernière, suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, laisse la place à une crise de pouvoir et à une paralysie politique nées des rivalités inter et intra-communautaires sur fond de corruption généralisée et institutionnalisée (y compris au sein du pouvoir judiciaire), de clientélisme et d’impunité qui ont marqué les années 1992-2005.
Les pays du Golfe face au Covid-19
Lundi 4 mai 2020
Entretien avec Benjamin Barthe, journaliste au Monde, correspondant au Moyen-Orient, auteur de Ramallah Dream : voyage au cœur du mirage palestinien (La Découverte, 2011).
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
Netanyahou a sauvé, encore une fois, son pouvoir, par Dominique Vidal
Qui, le 2 mars au soir, aurait imaginé un tel scénario ? Pour la troisième fois, Benyamin Netanyahou et ses alliés n’avaient pas trouvé dans les urnes la majorité qu’ils espéraient. Benny Gantz, à la tête du parti Blanc Bleu, allait constituer un gouvernement minoritaire avec la gauche sioniste, le parti russe d’Avigdor Liberman et […]
Crise sanitaire, crise pétrolière
Mardi 28 avril 2020
Entretien avec Francis Perrin, chercheur associé au Policy Center for the New South (Rabat) et directeur de recherche à l’IRIS (Paris) spécialiste des problématiques énergétiques.
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
Gaza face au Covid-19
Mardi 21 avril 2020
Entretien avec Ziad Medoukh, professeur de français à l’Université Al Aqsa de Gaza et coordinateur du Centre de la paix de Gaza. Il vit à Gaza. Poète et écrivain, il est l’auteur de Gaza, Terre des oubliés, Terre des vivants (L’Harmattan, 2012), 70 poèmes de la paix palestinienne.
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
La Turquie face au Covid-19
Mardi 21 avril 2020
Entretien avec Guillaume Perrier, journaliste et auteur. Il a couvert l’actualité turque pour le Monde de 2004 à 2014 et continue à travailler sur la Turquie depuis. Il est l’auteur de La Turquie et le fantôme arménien (avec Laure Marchand, 2013) et du film Erdoğan, l’ivresse du pouvoir (Arte 2016). Son dernier livre est Dans la tête de Recep Tayyip Erdoğan (éditions Solin Actes Sud, 2018).
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
La Syrie en guerre face au Covid-19
Jeudi 16 avril 2020
Entretien avec Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO, consultante, spécialiste du Moyen-Orient et chargée de cours à Sciences Po.
Le Covid-19 en Palestine
Mardi 14 avril 2020
Entretien avec Abaher El Sakka, sociologue, professeur associé à l’Université de Birzeit.
Le Liban et son système confessionnel face au Covid-19
Jeudi 9 avril 2020
Entretien avec Nicolas Dot-Pouillard, docteur en études politiques, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient (Beyrouth), membre du comité de rédaction d’Orient XXI.
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
Israël face au Covid-19
Lundi 6 avril 2020
Entretien avec Charles Enderlin, journaliste, grand reporter et auteur franco-israélien. Il a été correspondant à Jérusalem pour la chaîne de télévision France 2 de 1981 à 2015. Son dernier livre Les Juifs de France entre République et sionisme (Le Seuil, 2020).
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
« Israël : Unis par le sang des Palestiniens », de Dominique Vidal
Article publié dans le journal papier « La Nouvelle Presse ». En se faisant élire fin mars à la tête de la Knesset avec les voix du bloc de droite, Benny Gantz a trahi le parti Bleu-Blanc et ouvert la voie à un gouvernement « d’urgence nationale » sous la direction de Benyamin Netanyahou, hypothèse qu’il avait toujours […]
La gestion politique du coronavirus en Iran
Jeudi 2 avril 2020
Entretien avec Clément Therme, docteur en Histoire internationale, spécialiste de l’Iran, chercheur post-doctorant pour le programme « Nuclear Knowledges » du CERI à Sciences Po Paris. Il a auparavant été chercheur à l’International Institute for Strategic Studies (IISS), assistant de recherche pour le programme Moyen-Orient de l’Ifri et chercheur à l’Institut français de recherche en Iran.
Pourquoi Netanyahu a (presque) gagné
5 mars 2020 Les cinq raisons d’un sursaut [Tribune] Tout aurait dû conduire à une défaite retentissante de Benyamin Netanyahou : l’usure d’un Premier ministre au pouvoir depuis treize ans, sa triple inculpation pour corruption, fraude et abus de confiance, son incapacité à trouver un modus vivendi avec les Palestiniens, sa politique néolibérale créatrice de […]
Mondes du travail: mutations et résistances
N°111 – Hiver 2019-2020
Dossier dirigé par Amin Allal, Michele Scala et Élisabeth Longuenesse.
Du Maroc à la Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, la Grèce, l’Italie, le Liban ou la Jordanie, le renouvellement des formes de protestation, plus ou moins directement liées au travail, est désormais un constat transméditerranéen. Dans ces situations contrastées on retrouve le même processus d’affaiblissement des syndicats et de fragilisation du rapport salarial et des protections sociales qui l’accompagnaient. D’un côté, la part de la grande industrie s’est réduite au profit du secteurs des services, y compris des services à la personne, de l’autre, l’individualisation des tâches, le développement de la sous-traitance et les délocalisations, ont permis de contourner les contraintes associées à la norme salariale. La financiarisation de l’économie mondiale a ainsi entraîné un double mouvement de marchandisation accélérée des rapports humains et de pression accrue sur une force de travail cantonnée de façon croissante à des fonctions de service.
René Backmann, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Vidal et 30 spécialistes du Moyen-Orient critiquent le double alignement sur Washington et sur Tel-Aviv de Paris face à un plan « dangereux pour la paix ».
13 février 2020 Tribune. Si le plan Trump était mis en œuvre, il marquerait un tournant majeur dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Ce plan qui est de fait un plan « Netanyahou-Trump » liquiderait en effet la solution que la communauté internationale prône depuis des décennies, la solution des deux Etats. Unilatéral, il offre à Israël la possibilité […]
Hirak : « Nous vivons la fin de deux longs cycles historiques des évolutions de la société », article de Nadji Safir, membre de l’iReMMO
20 janvier 2020 Sociologue de formation, Nadji SAFIR a été, à partir de 1968, notamment, chercheur en sociologie (au CERDESS, à l’AARDES et au CREA) avant d’enseigner, à partir de 1979, cette discipline à l’Université d’Alger où il a été Chargé de Cours. En 1984, il est nommé Chef de Département des Affaires Sociales, Culturelles […]
« Israël : jamais deux sans trois », article de Dominique Vidal, membre de l’iReMMO
15 janvier 2020 Israël : Jamais deux sans trois Par Dominique Vidal C’est du jamais vu dans l’histoire de l’État d’Israël : pour la troisième fois en un an, des élections législatives anticipées se tiendront le 2 mars prochain. Même cause, mêmes effets : Benyamin Netanyahou cherche toujours à obtenir à la Knesset une majorité lui permettant de […]
« Liban : La frilosité dont fait preuve Paris est surprenante », tribune de l’iReMMO
Alors que le pays du Cèdre est secoué par une mobilisation populaire, il faut que la France saisisse ce moment pour accompagner les revendications des manifestants, explique un collectif de chercheurs et d’universitaires dans une tribune au « Monde ».
Jordanie : une stabilité de façade
N°110 – Automne 2019
Dossier dirigé par Pierre Blanc.
La Jordanie est l’un des pays du Moyen-Orient les moins mis sous la lucarne médiatique : la stabilité éloigne l’attention du journaliste. Confluences Méditerranée interroge dans ce numéro cette apparente stabilité. À travers des thématiques politiques, économico-sociales, territoriales et géopolitiques, les articles révèlent finalement que ce qui se dégage n’est qu’une stabilité de façade.
Daech renaîtra-t-il de ses cendres?
Proche-Orient, 7 ans de régression (2012-2019)
Octobre 2019 – N°35
Auteur : Jean-Paul Chagnollaud
Cet ouvrage rassemble des tribunes sur le Proche-Orient publiées dans la presse depuis 2012, rédigées par l’auteur à titre personnel ou avec les membres de l’iReMMO (Institut de Recherche et d’Etudes Méditerranée Moyen-Orient). L’idée est de permettre au lecteur de revenir sur quelques-uns des événements importants qui ont jalonné cette période cruciale. Ces articles sont tous précédés d’une brève contextualisation.
« Le 10 novembre, à Paris, nous dirons stop à l’islamophobie », tribune co-signée par Dominique Vidal
La Tunisie démocratique à l’épreuve des urnes
Huit ans après le renversement du régime autoritaire en place, la Tunisie vient de vivre une nouvelle étape de sa transition vers une démocratie mature. Les échéances électorales ouvertes par le premier tour de la présidentielle le 15 septembre suivi du deuxième tour le 13 octobre dernier (sans oublier les législatives du 6 octobre) ont montré un pays qui maitrise désormais parfaitement, dans le calme et la transparence, le processus électoral. Montrant encore une fois l’exemple, la Tunisie a su traverser cette nouvelle épreuve, sans violence dans les rues et dans le respect scrupuleux des règles constitutionnelles et des institutions du pays. La démocratie tunisienne en sort confortée : c’est là le premier enseignement de cette période délicate.
Israël : des élections à l’union nationale?
11 octobre 2019 « Benyamin Netanyahou n’a jamais été aussi près de perdre le pouvoir [1]. » Cette appréciation du commentateur Yossi Verter résume on ne peut mieux le résultat des élections législatives du 17 septembre en Israël. Le Premier ministre fait penser au joueur de poker qui perd, s’entête, s’endette et finit ruiné. Il est en passe de […]
Les acquis persistants des révolutions arabes
30 septembre 2019 Le monde arabe a connu, en 2011, une succession de révolutions et de soulèvements populaires. De Tunis au Caire, de Sanaa à Manama, de Benghazi à Deraa, Homs et Alep, ces révolutions ont affronté des régimes de tyrannie, de corruption et de suspension du temps politique. Elles ont suscité un énorme espoir […]
La Chine : nouvel acteur méditerranéen
N° 109 – Été 2019
Dossier dirigé par Saïd Belguidoum et Farida Souiah
Initié à l’automne 2013 par le Président chinois Xi Jinping, le mégaprojet OBOR (« One belt, One road »), devenu la BRI (Belt and Road Initiative) avec pour objectif la promotion des relations transcontinentales à une ampleur inédite, suscite bien des attentions et des spéculations. Avec l’annonce de la BRI, la présence de la Chine dans le monde prend un nouvel essor. Ce qui était une hypothèse se confirme : les routes de la soie renaissent.
Agriculture et politique : des champs d’insécurité
N° 108 – Printemps 2019
Dossier dirigé par Matthieu Brun
L’agriculture n’est en effet pas un secteur économique comme les autres. Elle est une activité mais aussi un mode de vie en relation avec des dynamiques sociales, culturelles, démographiques, environnementales et politiques. Bien qu’elle soit en déclin dans sa contribution au Produit intérieur brut et à la croissance économique, elle demeure dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée pourvoyeuse d’emplois, de revenus mais aussi de stabilité.
Les conditions du « rêve irakien »
En 2021, l’Irak en tant qu’État aura 100 ans ! Et pourtant, comme en 1921, il souffre encore de l’incapacité à intégrer ses Kurdes, ses sunnites, ses chiites, ses chrétiens et ses autres communautés dans une « irakicité inclusive ». Depuis la proclamation de la victoire sur l’organisation de l’État islamique à la fin de l’année 2017, est exposé sur le devant de la scène un discours sur la construction d’un « nationalisme irakien » qui pourrait engager le pays dans la fabrication d’une « nation » irakienne et qui prendrait l’« irakicité » comme son unique « référentiel », la « reconnaissance » des différentes communautés comme son « principe régulateur ». Les producteurs de ce discours se trouvent à la fois à l’échelle nationale (à commencer par le Premier ministre – chiite – Adel Abdel Mahdi et le président de la République – kurde – Barham Salih), régionale (l’Iran et la Turquie, notamment) et internationale (États-Unis, Europe…)
Algérie : la fin du « pacte social rentier » ?
Depuis le début des grandes marches nationales initiées le 22 février dernier, l’Algérie est entrée dans une nouvelle phase de son histoire. C’est en effet la première fois, depuis les tourbillons festifs ininterrompus liés à son accès à l’indépendance en juillet 1962, que l’ensemble du peuple algérien s’est spontanément mobilisé dans une incomparable ambiance de consensus autour d’un mot d’ordre simple, clair et net : « Non à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika ! » Un mouvement social de grande ampleur que l’annonce, lundi dernier, du renoncement à ce projet de cinquième mandat (et le report sine die de l’élection présidentielle prévue le 18 avril) n’a, à ce stade, pas permis d’endiguer. Comment avons-nous pu en arriver à cette nouvelle donne ? Peut-elle être considérée comme un coup de tonnerre dans un ciel serein ?
Europe-Méditerranée : une communauté de destin ?
Nos façons de parler ne sont jamais innocentes, et nos expressions machinales traduisent souvent les malheurs et injustices du temps. Ainsi, l’expression que j’ai moi-même reprise à l’occasion de la conférence inaugurale du Salon Maghreb-Orient des livres à Paris : « Europe-Méditerranée », formule mise en circulation par la Conférence de Barcelone (1995) où Méditerranée, après le trait d’union, indique l’Autre, l’ailleurs, l’étranger, comme si l’Europe était devenue étrangère à son propre nombril historique, à sa matrice qu’est le Mare Nostrum, notre berceau devenu cimetière où ont disparu 17 000 migrants depuis 2014…
Adieu à Josette Audin
Josette Audin est morte victorieuse. Ses enfants, Michèle et Pierre, peuvent être fiers de leur maman. Une leçon de courage et d’intelligence: on ne perd à coup sûr que les combats qu’on ne mène pas. Dans mon Panthéon et celui, j’en suis sûr, de milliers d’autres, elle prend place aux côtés de Dolorès Ibarruri. Deux passionnarias…
Turquie : retour de l’autoritarisme
N° 107 – Hiver 2018
Dossier dirigé par Yohanan Benhaim, Ugur Kaya et Dilek Yankaya.
Depuis 2010 une personnification progressive du pouvoir en la personne du président Recep Tayyip Erdogan a alimenté le débat sur la présidentialisation du régime politique, qui a été approuvée par le référendum en avril 2017 et est entrée en vigueur suite aux élections du 24 juin dernier. Cette dynamique de centralisation du pouvoir autour de l’exécutif n’est possible qu’avec un renouvellement des acteurs participant à la prise de décision. La présidentialisation du régime accompagne une dynamique de centralisation autoritaire plus que jamais dépendante des alliances et partenariat forgées avec des acteurs partisans, institutionnels ou privés.